Ce livre s’est retrouvé par hasard sur ma PAL. Je ne connaissais pas particulièrement l’auteure Lorraine Fouchet, ancien médecin urgentiste devenue écrivaine, mais la quatrième de couv’ m’a donné envie de le lire.
Aujourd’hui, on guérit du cancer du sein s’il est pris à temps. C’est du moins ce qu’on dit à Lucie… Mais lorsqu’on est maman célibataire d’une petite Léa de onze ans, et qu’on se retrouve seule dans une ville où on ne connaît personne, où trouver le soutien nécessaire ? Sur le Site des Voisins, Lucie découvre, à travers les messages des uns et des autres, une solidarité insoupçonnée. Notamment Charlie, le mystérieux inconnu dont les messages provocants ou drôles l’encouragent chaque jour sur le chemin de la guérison.
Je viens de le terminer après l’avoir commencé il y a seulement deux jours… Et je commence déjà a regretter cette « bande de potes » virtuelle. Je me sentais bien accompagnée des différents personnages, ordinaires, si sincères de vérités, de cassures et de gentillesse.
Lucie est la jeune maman de Léa 11ans. Elles sont une famille. Sans papa. Seules dans une ville qu’elles ne connaissent pas et où elles ne connaissent personne. Lucie est fromagère. Léa est une bonne élève de CM2. La vie de Lucie bascule lorsque son médecin lui découvre une boule au sein. Comment va-t-elle gérer sa maladie sans le dire à sa fille? Comment va-t-elle gérer sa vie avec cette maladie? Surement pas sa sœur anorexique en phase de rétablissement ou sa mère fragilisée par le départ inopiné de son mari et qui vivent toutes les deux à Paris. Lucie doit apprendre à déléguer mais à qui ? C’est là qu’intervient le Site des Voisins.
Je suis tombée « amoureuse de ce site ». Sous couvert de l’anonymat, chacun entre en scène pour aider de leur mieux celle qui souffre dans sa chair. Leurs noms d’emprunt sont Hafez, Maldive, Navire, Eskimo, Arobase, Rambo Paris Hilton ou Charlie: ils ont tous leurs souffrances, leurs blessures mais, tous, sont là pour celle qui se fait appeler Mouette.
L’histoire se laisse vivre sans état d’âme, sans mièvrerie. La maladie de Lucie est abordée très humainement sans la complexité des termes médicaux. J’apprends de nouveau mots. j’apprends des choses sur cette maladie qui fait si peur et dont on peine à prononcer le nom: C.A.N.C.E.R.
Car c’est bien lui le fil de rouge de ce livre.
Comment Lucie va vivre cette période et comment autour d’elle la solidarité, l’entraide, la gentillesse sans compassion de ses voisins vont l’aider. Le site des voisins est pourvoyeur d’entraide et de gentillesse. Sorte de troc de sentiments et d’actions altruistes pour venir en aide à des personnes que l’on ne connait et dont le seul point commun est d’habiter le même quartier. Cela m’a fait du bien de sentir autant de chaleur humaine et d’authenticité dans les relations qui se sont nouées.
Au fil des pages, on suit Lucie et Léa mais aussi, on découvre l’histoire de chacun simplement. Ce livre sent bon le chocolat de Charlie et on en reprendrait bien car il fait croire en l’homme sans artifices. On en reprendrait aussi car ce livre aborde de façon très douce un sujet très grave.
Et que dire de l’histoire d’amour? Ben oui… car il en fallait une. De Charlie à Mouette, je vous le dis : j’ai adoré l’approche supra romantique de Charlie. Je suis tombée amoureuse de sa gentillesse, de ses mots, de sa fragilité mais surtout de sa tendresse. 13h55… je ne vais pas spolié davantage mais Charlie a conquis mon cœur à cet instant précis. C’est dingue, non? de ressentir un sentiment si fort pour quelqu’un que l’on ne connait pas et qui vient des pages d’un livre !
Ce livre donne envie de croire en la vie, de profiter de chaque instant que l’on passe sur cette Terre. Il donne envie de croire en l’humanité, de croire en l’homme. Sans flagornerie. Ce livre est une brise tropicale un soir d’été. Et non… ce n’est pas un roman moraliste. C’est un roman qui fait du bien sans perdre de vue qu’on n’est pas tous égaux face à la guérison.
Un roman qu’on lit avec une grande avidité. Le climat est plaisant. Les personnages sont tous attachants hormis un certain “Rambo” qui es là pour rappeler que l’homme peut etre aussi très con; il fait partie du décor pour contrebalancer ce bon équilibre.
Plusieurs petites histoires qui se croisent, s’emboîtent, des parcours qui bifurquent, des êtres blessés, écorchés, qui doutent, d’autres qui offrent leur soutien, l’entraide est présente peut-être trop beau pour y croire parce que cela ne se passe pas comme cela dans la vraie vie. Ce n’est pas aussi simple mais c’est beau.
Dans un style assez proche, ce livre m’a fait pensé à Ensemble c’est tout d’Anna Gavalda.J’ai eu du mal à le lâcher tellement l’histoire m’a enveloppé.
Que vous dire de plus ? c’est un roman à lire et si votre sensibilité est aussi à fleur de peau que la mienne, prévoyez le paquet de mouchoirs. Et si l’histoire vous parle personnellement car ce maudit crabe s’est « signalé » dans votre entourage, lisez ce livre; sans nul doute vous y trouverez un peu de réconfort. Il m’a aidé à comprendre.
Ma conclusion est qu’il est bon de savourer la mélodie des jours quand on a la santé car c’est ce qui importe avant tout le reste, au final ! Et je vous laisse aussi savourer un des morceaux de la playlist de Charlie qui est juste…formidable (la playlist!)