Le synopsis: 

 » Ils étaient partis en chahutant. J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant.Je m’étais  dit que j’aurais voulu être avec eux. »

Diane brusquement perso son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son coeur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Egarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. Afin d’échapper à son entourage qui l’enjoint à reprendre pied, elle décide de s’exiler en Irlande, seule. Mais, à fuir avec acharnement la vie, elle finit par vous rattraper…

Mon verdict: 

Résilience:  C’est en psychologie l’état qui permet à une personne de se remettre d’un stress post traumatique.

Et c’est effectivement le cheminement personnel de Diane que l’on suit à la lecture de ces 187 pages. Une lente remontée vers la surface après avoir perdu son mari, Colin, et leur fille, Diane, dans un accident de voiture.

Se retrouver seule dans un grand appartement avec les objets intacts des disparus, comme si rien ne s’était passé. S’attendre à chaque instant à entendre leur voix, à écouter leur pas:  le vide autour d’elle est prégnant. Seul Félix son meilleur ami rompt cette morbide solitude car il veut absolument et fait tout pour qu’elle reprenne goût à la vie.. Mais elle ne le supporte plus. Elle veut seulement rester  et chérir la pensée de son mari et de sa fille.

Alors, Diane se décide finalement à partir de cet environnement parisien qui l’étouffe pour l’Irlande afin de pouvoir rapidement se retrouver seule pour songer à sa famille disparue.

A partir de l’Irlande, l’histoire me semble cousue de fil blanc car l’on imagine très bien que Diane qui va, dans un premier temps échouer dans un petit village irlandais loin de tout, va y retrouver goût à la vie. Dans les bras d’un autre. Jusqu’à là, bien deviné.

Le récit de sa renaissance en Irlande est mignonnet et sans grande originalité. J’ai même trouvé certains passages inutiles ou alors insuffisamment développés pour que l’on puisse vraiment croire à cette histoire romanesque avec le torturé, bourru Irlandais Edward (mais non pas Cullen! …).

Cependant la fin inattendue est, à mon sens, ce qui sauve le livre car on accepte et réalise la longue traversée du désert qui peut être ressentie par quiconque après la perte d’un proche. On ne peut pas changer du jour au lendemain sans une profonde réflexion et surtout un déclic. Difficile de « laisser partir » l’être aimé disparu, de tourner la page sans que cela n’affecte. Et ce sentiment, l’auteure le fait parfaitement ressortir;  ce qui fait de ce livre un moment de lecture plaisant.

Une citation: 

 » Je trouverais la force de sourire aux clients, de leur parler. Je réussirais, je n’avais pas choix. »