Dernier soir en amoureux avant le retour des ptilous demain. Au programme: livraison de sushis et un film.
Ce sera Gone Girl, film de l’excellent David Fincher qui a un palmarès digne de ce nom et qui a signé pour ne citer que quelques uns: Seven, Fight Club, Millenium (version américaine avec Daniel Craig), the Game… Bref ce Monsieur est un génie du cinéma américain. Et ce film est un vrai bijou.
- L’histoire ?
A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?
- Mon avis ?
Ce film est un bijou, je le redis. Clairement. Cela fait longtemps que je n’ai pas eu un tel coup de cœur. L’histoire est bien ficelée. Les acteurs sont fantastiques et enfin un Ben Affleck dans un bon rôle et avec un jeu d’acteur (un peu plus) convaincant.
Rosamund Pike qui joue Amy Elliott Dunne excelle et survole le film de sa classe très froide. Elle a cette beauté très classique mais envoutante, particulièrement mystérieuse et son jeu d’actrice est absolument sensationnel. Les personnages secondaires sont eux aussi très intéressants et notamment l’acteur de How I met your mother Neil Patrick Harris qui fait un passage éclair mais éclairé.
L’histoire, tirée du livre les Apparences de Gillian Flynn est bien écrite et tient le spectateur en haleine tout du long.
Tout est d’une précision millimétrée et chaque infime détail a son importance. La mise en scène du scénario est si bien amené que l’on peine à comprendre dans un premier temps. Et puis, lorsque tout semble devenir plus clair, on replonge dans le sordide. On respire à peine dans cette banlieue bourgeoise américaine car tout est faux semblant. La vie n’est qu’apparence et le mariage de Nick et Amy en fait partie. De rebondissements en rebondissements, on entrevoit certaines issues et puis… tel un boomerang, David Fincher nous envoie loin sans que l’on prenne le temps de respirer à nouveau pour revenir aussi vite et nous retrouver face à un fait nouveau qui annule simplement nos déductions précédentes. Les montagnes russes du thriller ou comment jongler avec nos nerfs. On s’émerveille devant le génie du metteur en scène car jamais les travers foncièrement méchants de l’homme n’auront été aussi bien dépeints sauf dans… Seven. On se dit alors que la nature humaine est irrécupérable parce que la bête sommeille en tout homme et mener une vengeance à un tel summun de la perversion est absolument effarant voire effrayant. On est tout aussi fasciné par toute la mécanique de la machination qui se déroule sous nos yeux. Cette mécanique est si bien huilée qu’ aucun grain de sable ne vient faire dérailler l’histoire. Tout ce que le spectateur croyait savoir n’existe pas. Toutes les déductions s’avèrent fausses. Et l’on continue d’assister, médusé, au piétinement de Nick Dunne tantôt coupable tantôt victime aussi bien par la machine judiciaire que par l’omniprésence voire omnipotence des media qui trouvent en lui le coupable idéal et qui telle une sangsue vont le rendre exsangue. Sans rechercher la vérité. il leur faut du sensationnel et tout de suite. Car forcément, Nick Dunne EST le parfait coupable. Déduction malsaine: la société américaine fabriquait-elle des monstres?
Alors je m’interroge. Et je repense à des affaires réelles comme celle d’OJ Simpson qui a défrayé la chronique (comme on dit) dans les années 1990 (acquitté au pénal mais reconnu responsable du meurtre de sa femme avec son petit ami au civil: autre paradoxe de la justice américaine). Et, la tête remplie par toutes ces séries américaines qui ne font pourtant pas de nous des experts mais presque finalement, on ne peut que s’interroger sur ces nombreux cas non résolus, de ces crimes passionnels qui alimentent chaque jour les chroniques des journaux quotidiens. Le crime parfait existe-t-il? ou est-ce un mythe? Mais le plus flippant dans tout ça finalement, c’est de se dire que si la presse quotidienne est plein de ce type de cas, c’est que nous sommes entourés de psychopathes qui s’ignorent finalement et ça, ça fait peur un peu quand même, non?!
Bref, cette histoire est machiavélique certes mais il serait trop facile de résumer ce film de façon aussi sommaire parce que chaque fin de scène est un rebondissement inclus dans une si belle mécanique que l’on ne sait plus qui croire. On passe d’un coupable à un autre en essayant d’imaginer tous les scénario possibles mais jamais l’on n’y parvient car c’est David Fincher qui mène la barque et il y excelle tellement bien qu’on lui laisse volontiers le génie de nous emmener loin dans l’étonnement. L’issue à laquelle on s’attend n’est jamais ce qui se passe vraiment car la fin n’est pas une fin.
Ce film est un petit bijou. A voir. Absolument.
Tout à fait d’accord avec toi ! 🙂
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Ça fait un peu réfléchir comme film mais c’est un magnifique film.
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