- 4ème de couverture :
« On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce.
C’est que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur. Peu l’ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli: si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité. » Angelo Rinaldi. »
- Mon avis :
16ème livre lu de ma liste de 30.
Si je devais résumer ce livre, je ne pourrais m’empêcher de citer l’auteur lui-même et une partie de la réponse qu’il formule lorsqu’on lui demande « comment s’explique la haine fanatique des nazis pour les juifs? ».
Sans reprendre l’ensemble de cette réponse, Primo Levi répond entre autre dans sa très longue argumentation: « Mais dans la haine nazie, il n’y a rien de rationnel. (…) Si la comprendre est impossible, la connaitre est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies: les nôtres aussi. »
Ce livre est le récit autobiographique de la déportation de Primo Levi, juif italien condamné à l’internement pour des actes de résistance dans l’Italie fasciste. Ce récit commence à l’arrivée de Primo Levi dans le camp de Monowitz en Pologne, l’un des Lager (= camp) d’Auschwitz, dit « Auschwitz III.
De façon détachée, sans affect parfois, Primo Levi témoigne de sa vie dans le camp de concentration et propose une analyse sociologique de la vie des prisonniers, des Kapos (= ceux parmi les prisonniers désignés pour assurer l’ordre dans le camp) dans le camp. Il raconte la lutte quotidienne dont l’homme doit faite preuve pour éviter la faim, le froid, le travail de forçat, les violences des uns et des autres pour une chose unique: assurer leur survie. Car dans les camps, » Il sera donné à celui qui possède, il sera pris à celui qui n’a rien »
Point de pathos, Primo Levi rend compte de ce qu’il a vécu, de ses rencontres, de son amitié indéfectible avec Alberto, de son questionnement sur la nature humaine au sein de cet univers concentrationnaire qui finit par transformer un homme sans nature méchante en animal car privé de tout sentiment et de sens commun du fait de l’enfermement.
Je pense qu’il ne sera jamais dit suffisamment sur la barbarie nazie et qu’il est nécessaire d’avoir ce type de témoignage pour se rendre compte à quel point que ces événements tragiques ne sont pas « qu’un détail de l’histoire ».
Est-ce que tout a été dit sur les camps de concentration? NON.
Car aujourd’hui encore, certains nient l’existence des camps de concentration, des chambres à gaz et de la Shoah. Encore aujourd’hui, les journaux télévisés régurgitent jour après jour des situations dramatiques où l’homme rivalise de cruauté pour dominer ou anéantir son prochain. Encore aujourd’hui des gens meurent car ils sont différents de par leurs idées (le massacre de Charlie Hebdo en Janvier), leur religion (la tuerie de l’université de Garissa au Kenya où des élèves chrétiens ont été froidement abattus et la vie sauve laissée aux élèves musulmans), leur couleur de peau (Jefferson et aux Etats-Unis en général où les Noirs sont pris pour cible par la police, à tort ou à raison; je ne porte aucun jugement. mais le dernier cas en date n’est pas en faveur du policier blanc qui a froidement abattu dans le dos un quinquagénaire désarmé de 8 balles dans le dos !)
Alors, n’oublions pas !
- Une citation :
» (…) Mais dans la haine nazie, il n’y a rien de rationnel. (…) Si la comprendre est impossible, la connaitre est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies: les nôtres aussi. »