
Downtown Abbey est la somptueuse demeure dans laquelle vivent le Comte Grantham (Hugh Bonneville), Madame (Elisabeth MacGovern) et leurs trois filles : Lady Marie (Michelle Dockery), Lady Edith (Laura Carmichael) et Lady Sybil (Jessica Brown Findlay) dans l’Angleterre du début du XXème siècle.


Downtown Abbey est aussi un microcosme où aristocrates et domestiques s’entendent, quotidiennement, pour faire vivre le domaine en toute quiétude. A Downtown Abbey, les fleurs sont renouvelées chaque jour, l’argenterie est lustrée après chaque repas, les dames changent de toilette avant chaque activité domestique : lire, monter à cheval, jouer aux cartes ou ne rien faire (trop dur).
Les repas sont fastueux et donnent l’eau à la bouche bien souvent.
Tant les étages supérieurs « Upstairs » sont dédiés à la vie aristocratique de la famille où Lord Grantham veille en patriarche, les étages inférieurs « Downstairs » et sous-sols sont le domaine réservé des domestiques (valets et femmes de chambre) où le majordome Monsieur Carson (Jim Carter) et la gouvernante Mme Hughes (Phyllis Logan) assurent de façon rigide, mais avec un flegme so British, le respect des règles internes et la bonne tenue de la maison.

Pourtant cette vision idyllique de la vie sera bientôt ternie par la disparition simultanée des deux héritiers mâles de Lord Grantham lors du naufrage du Titanic (ils ont coulé en même temps que Jack et Rose, dis-donc !). L’ordre de la maisonnée, en haut comme en bas, en est rapidement bouleversé. En effet, les filles de Lord Grantham ne peuvent hériter.
Ainsi débute l’intrigue de la série…
Mes 5 raisons d’aimer _ Downtown Abbey _ ?
- Une image passéiste de l’Angleterre
C’est l’Angleterre telle que je la perçois depuis mes 15ans à travers mes lectures puisque je suis une passionnée inconditionnelle de Jane Austen et des sœurs Brontë. J’adore chaque parcelle de ce pays même si je n’en connais que Londres et les Cornouailles. Les paysages de cette série sont magnifiques et aspirent à une rêverie douce. Tout est bucolique. Et, en VO, c’est tellement so British !
Par ailleurs, les costumes sont une véritable étude sociologique du vêtement du début du XXème siècle. On voit évoluer l’aristocratie d’avant-guerre, fringante dans ses apparats et rigide dans son fonctionnement bien que cela se passe autrement à _ Downtown Abbey _ car le comte est proche de ses sujets et incroyablement humain. D’ailleurs, valets et femmes de chambres s’entendent à ce qu’il y règne une parfaite harmonie.

- La grande Histoire en toile de fond
Ce period drama est une saga qui mêle de façon subtile au cours des saisons (nous en sommes à la cinquième, pour ceux qui ne suivraient pas !) la grande Histoire : le naufrage du Titanic, la Grande Guerre, la grippe espagnole, la naissance des syndicats, le balbutiement du droit des femmes et l’histoire des simples gens, ici en l’occurrence le quotidien des domestiques. On subodore les prémisses de la lutte des classes dans une Angleterre en mutation qui voit s’affaisser les barrières longtemps érigées entre aristocrates et domestiques.
Malgré la vision idyllique de Downtown Abbey qui dresse un ordre social établi avec des règles, des valeurs et la bienveillance des riches « patrons » à l’égard de leurs employés, les mœurs évoluent, la société passe à la modernité et Downtown Abbey ne peut s’en soustraire. Les temps changent et les mentalités aussi. On assiste ainsi à l’arrivée du téléphone et de la radio. Les hommes cessent de porter progressivement le costume queue-de-pie pour laisser place au smoking. Seule la comtesse douairière magnifiquement interprétée par Maggie Smith souhaite rester dans cette Angleterre de l’Ancien Temps, comportements totalement anachronique face à la modernité en marche.
- Les intrigues
La mise en scène est plutôt bien ficelée et les intrigues tiennent en haleine jusqu’à ce qu’on pense être la chute pour un rebond qui n’en est que plus étonnant.
- Les personnages
Certains sont attachants comme le couple que forme Anna (Joanne Frogatt), la femme de chambre des sœurs Grantham et Mr Bates (Brendan Coyle), le premier valet de chambre de Mr le Comte. Ils sont adorables, de la naissance de leur relation jusqu’aux différentes péripéties que vit leur couple.
Aussi attachant est Matthew Crawley (Dan Stevens), le lointain parent héritier de Lord Grantham qui arrive à Downtown Abbey. En plus, il est beau, ce qui n’enlève rien.
Il y a aussi les personnages que l’on aime détester comme Sara O’Brien (Siobhan Finneran), la femme de chambre de la comtesse Grantham qui aime à fomenter des intrigues avec l’autre valet de pied, Thomas Barrow (Rob James-Collier), clairement désigné comme LE méchant de la série, plein d’arrogance, de suffisance, de bassesse et de perfidie mais avec une pointe d’élégance qui force l’admiration.

De même, Lady Mary agace tant par ses attitudes hautaines, sa suffisance de fille d’aristocrate que par son innocence feinte et/ou sa réelle naïveté.
Dans un tout autre registre, la Comtesse Douairière (Maggie Smith) est succulente par la causticité de ses propos et par le regard avisé qu’elle porte sur les situations qui ponctuent la vie de son entourage. Elle est très observatrice et parvient bien souvent à s’adapter finalement à la réalité des choses (lorsqu’elle ne peut pas interagir pour les modifier) même si elle lutte farouchement contre le changement en cours.
Downtown Abbey fourmille d’autre personnages très intéressants dans l’interaction avec l’ensemble mais qu’il serait difficile de présenter davantage sans rentrer dans le détail des cinq saisons. Mais on ne peut taire le personnage de Tom Branson (Allen Leech) chauffeur de la famille Grantham qui s’éprend de la cadette des sœurs Crawley, Lady Sybil.
- Les histoires d’amour
Celles de Downtown Abbey sont empreintes chacune d’une douleur physique et /ou psychologique qui varie selon les couples. Ces histoires d’amour sont de celles qui nous font forcément fredonner cet air entendu des Rita Mitsouko qui nous prévient que « les histoires d’amour finissent mal… en général ».
De façon globale, on ne peut pas dire que Cupidon soit très généreux avec ses flèches tant envers les filles Grantham que les autres personnages amoureux de la série. Cette sécheresse affective atteint les niveaux de Dowtown Abbey, de la chambre du comte aux fourneaux de la cuisinière. Il a épargné tout de même le couple formé par le comte et Lady Grantham ainsi que le couple Bates. Deux couples dont les histoires nous embarquent loin.
Downtown Abbey est, selon moi, un petit bijou que seule la télévision anglaise peut nous offrir, comme ça a été le cas pour de nombreuses séries venues d’outre Manche ( Sherlock, Orgueils&Préjugés, Misfits, Broadchurch, etc…). La liste peut être longue encore et cela pourrait faire l’objet d’un autre article.
Pour conclure, cette série anglaise compte 43 épisodes d’une durée de 50minutes environ et 92 minutes pour les finales, diffusés sur 5 saisons. La première diffusion a eu lieu le 26 septembre 2010 sur la chaine ITV.
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