Même pas quarante ans… Et je fais déjà un bilan. Des bilans, plutôt. Depuis quelques temps, les synapses de mon cerveau se connectent plus qu’il ne faut et produisent une effervescence toute nouvelle mais non souhaitée volontairement dans ma boite crânienne. Je cogite (donc je suis !) mais en ce moment, c’est trop d’un coup. Ça m’est tombé comme ça, sur le derrière du crâne, suite à une conjonction de petits évènements qui, mis bout à bout, poussent à l’introspection.
» J’ai envie d’autre chose! «
Voilà ce que me crie ma petite voix intérieure. La réflexion est intense… mais nécessaire.
D’abord, professionnellement parlant, je ne suis pas épanouie dans ce que je fais. La faute à cette manie franco-française de privilégier le nombre d’années d’études et pas l’expérience (14 ans d’ANAFI). Alors je végète là où d’autres plus, diplômés donc… plus intelligents (selon les autres, ceux qui décident !) mais… pas forcément plus compétents (que moi, selon moi !) évoluent. Rapidement. C’est peut-être dans ma tête aussi bref… sauf que là-haut-là-dedans, ça commence à turbiner sévère car, même proche de la quarantaine mais pas-tout-à-fait-encore-assez vieille pour penser à la retraite (si toutefois elle existe encore quand j’y serai), ben je suis obligée de commencer à y réfléchir maintenant et à vouloir réagir rapidement.
Après un petit tour sur le Net, je souffrirai de « bored out », anglicisme psychologique qui traduit un épuisement professionnel dû à une insuffisance de sollicitations professionnelles, cause d’un ennui profond qui crée des doutes sur la valeur ou le sens du travail qu’accomplit le salarié. Le salarié est sollicité pour des tâches qui manquent cruellement d’intérêt et ces tâches engendrent une absence d’estime de leur personne qui crée une démotivation rapide. En effet, l’engagement de ces personnes est vain et leurs idées ne sont pas reconnues.
Voilà.
J’ai pu définir cet état qui me mine (un peu quand même !). Heureusement que j’ai ma famille sinon c’est la déprime voire la dépression assurée ! Je me dis qu’à presque 40ans (j’insiste sur le presque !), il est temps de réfléchir à ce que je veux faire. Et puis je réfléchis. Parfois beaucoup trop. Et souvent, les réponses ne sont pas évidentes.
Reprendre les études ? OK mais elles doivent me permettre d’avancer. Et est-ce que le poste escompté sera au bout de l’effort fourni ? J’aime à le croire car il parait que le travail paye toujours. Cependant, je pense aussi aux impacts sur ma vie de famille. Reprendre les études maintenant demanderait d’y consacrer du temps. Beaucoup de temps que je devrai forcément prendre sur ma vie de famille. Alors ? Est-ce que cela vaut le coup de sauter le pas ? Quel est le bon dosage entre les deux ? Et comme souvent, à chaque fois, je remets cette réflexion nécessaire à plus tard en me disant que finalement tout va bien et que je n’ai pas à me plaindre parce que j’ai un boulot, moi ! Et qu’au moins une personne sur les cinq millions de demandeurs d’emplois actuels aimerait avoir ma place. Donc, je n’ai pas le droit de me plaindre. J’ai un boulot ! Un boulot, oui mais… qui ne me plait pas. Et…je passe à autre chose, parce qu’il faut se lever le matin pour quand même aller faire ce boulot qui ne me plait plus. Puis je réfléchis de nouveau. Et je me demande pourquoi je me lève le matin. Le boulot que j’aimais tant n’est plus celui que j’aime aujourd’hui car mon horizon a changé. Tout a changé. Mes attentes ne sont plus les mêmes. Mais qu’est-ce que j’attends vraiment de la suite ?
A presque 40ans, on ne peut pas faire n’importe quoi. Pourtant, j’ai décidé qu’il fallait que ça bouge. On apprend tous les jours alors autant que cela serve. Et si je décidais de reprendre mes études ? Non pas parce que je n’ai pas la compétence professionnelle requise mais parce qu’il faut TOUJOURS avoir de la légitimité ici-bas et malheureusement, celle-ci passe, bien souvent, par un diplôme. Je tergiverse à le faire depuis quelques années mais …j’en ai marre de passer après les autres… je ne suis pas carriériste pour un sou mais, pour une fois, j’ai envie d’être la reine du bal des promotions, celle à qui on attribue le poste car elle le mérite réellement et non parce qu’elle est l’amie proche de Untel(le) qui a les bras longs.
Dans la balance de la réflexion, un autre mot tombe : reconversion. Lourd de sens et d’espoir mais si vague. Dois-je faire une reconversion ? Dans une nouvelle voie ? Oui… mais laquelle ? Relever ce challenge quel que soit mon choix final emporterait là aussi des conséquences non négligeables, déjà évoquées ci-dessus. Suis-je en droit de sacrifier une part de cette réalité-là pour suivre un rêve qui par définition ne peut se réaliser. Mais à force de volonté, n’est-ce pas un challenge que je peux surmonter ?
Cette réflexion suit son court.
Par ailleurs, d’un point de vue personnel, j’ai aussi envie de changer. Nous sommes installés depuis 3ans maintenant sur la Bretagne mais j’ai envie d’ailleurs. Cette envie de changement ne va pas de pair avec la qualité de vie que nous avons gagnée en arrivant de Paris. Les ptits loups ont leurs ami(e)s et nous commençons à avoir aussi les nôtres. Notre vie ici nous convient mais… Il y a ce manque de… je ne sais quoi qui fait que je rêve d’un ailleurs.
Un besoin de changer d’air.
Parce que je me rends compte que la vie ne tient qu’à un fil et qu’il faut la vivre pleinement. Ne pas se laisser envahir par des choses futiles et profiter chaque instant de ceux qu’on aime… faire ce qu’on a envie de faire sans se soucier du regard des autres…
J’ai envie de quitter ma zone de confort et répondre à de nouveaux challenges car, à (presque) 40 ans, on n’est pas si vieux,finalement!