20h30. Le rideau tombe (il n y’avait pas de rideau, mais c’est pour l’image !)

Je suis installée au cinquième rang en partant de la scène du Grand Théâtre au Quartz. Autant dire que je suis plutôt bien placée. Arrivée des musiciens.

L’orchestre débute.

Le morceau est empreint de simplicité. Interrogation. Cela fait près de 10 minutes que les musiciens jouent. 4 trompettistes (il me semblait n’être que 3 dans l’orchestration !), un bassiste, un clavier, un batteur et un guitariste. Monsieur Maalouf se fait-il désirer ? Son public attend. Mais la musique est tellement belle que finalement cette attente est douce.

Fin du morceau.

Un trompettiste descend de l’estrade où se trouvait l’ensemble des cuivres. Ibrahim Maalouf est là. Que le spectacle commence. Solo. La magie opère. Souffle divin.

Énergie. La musique est magnifique. Le jazz est revisité. Les instruments sont sublimés par l’artiste. Humilité. Il met tous ses musiciens à l’honneur et en scène. Tout au long de la session, chacun a son moment. Ils sont bons. Très bons. Les morceaux de ce cinquième album « Illusions » déroulent. Limpides. Consonances orientales parsemées mais pas que. L’artiste partage avec nous ses origines libanaises. Il tient « la trompette arabe » de son père.

Ibrahim Maalouf est un génie. Et je pense être très loin de la vérité.

Son orchestration des instruments sur scène est à lui seul un moment de grâce. Je suis envoutée. Mon oreille est attentive au moindre son. Mon cerveau enregistre chaque note et en absorbe toute la magnificence. Cet artiste a de l’or au bout des doigts.

L’instant est.

La musique s’arrête. Ibrahim Maalouf prend le micro. L’homme est aussi très drôle et fait un avec son public brestois venu nombreux. Il reprend quelques morceaux de ses albums précédents dont Beirut

(troisième album : Diagnostic) nous faisons du Mi bémol puis du ré. Nous devenons le temps d’un instant ses propres instruments. Instants de partage.

L’alchimie opère.

Humanité.

Puis vient « True story »

qui a remporté une Victoire de la Musique en Février de cette année (2014). Je comprends la raison. Cette non-chanson telle que la décrit Ibrahim Maalouf m’emporte au loin et dans un recoin de ma mémoire, elle me fait penser à la BO du film « Intouchables » des frères Nakache, composée pour partie par Ludovico Einaudi et particulièrement le morceau « Una mattina »

Ludovico Einaudi est lui aussi un virtuose et son génie musical me procure la même sensation de volupté qui enrobe tout l’être d’un pouvoir émotionnel si fort que cela peut en être troublant. Difficile d’exprimer cette sensation. Il suffit d’écouter simplement.

Chair de poule.

Sensibilité.

Ibrahim Maalouf m’a conquise. Je suis touchée au plus profond de mon âme.

Pureté.