• 4ème de couverture:
Comédien divorcé, exilé dans la banlieue de Londres, abonné aux seconds rôles, Stephen McQueen rêve grand: promu doublure du célèbre Josh Harper, il guette chaque soir l’occasion de révéler son talent au théâtre.
Mais d’humiliations en quiproquos, la poisse s’acharne.
À moins que la belle et sensible Nora, la femme de Josh, ne succombe à son charme…l’amour ou la gloire? Telle est la question.
Dans la veine douce-amère de Pourquoi pas? et d’Un jour, David Nicholls signe un roman caustique et terriblement romantique sur le jeu de l’amour et du star-system.
Irrésistible.
• Verdict:
Comment peut-on être un looser quand on a pour nom « Stephen Mc Queen avec un p et un h. »
Car, lorsque l’on exerce le métier d’acteur et que l’on porte ce nom, toutes les portes devraient pouvoir s’ouvrir, mais… lorsque l’on est un parfait looser et que l’on rate à peu près tout ce que l’on entreprend, difficile d’entrevoir les portes de la célébrité même si on ne la recherche pas en tant que telle.
David Nicholls dépeint la loose-attitude dans ses conséquences les plus affligeantes mais avec drôlerie. Stephen Mc Queen est un type qui n’a pas de chance, mais vraiment pas de chance. Le pire est qu’il semble la cultiver et en faire un trait majeur de sa personnalité. Donc à la question: « Peut-on être pire looser que Stephen Mc Queen? » La réponse évidente est: » non ». Cependant ce personnage a une malchance qui plaide pour sa cause et on en arrive à éprouver, pour lui, une certaine compassion.
D’aventures en (més)aventures, la vie pas très palpitante de Stephen Mc Queen est dépeinte avec drôlerie. On parcourt avec lui les pièces de son « meublé » miteux à Battersea. On profite de ses errances sur les bords de la Tamise sous un ciel brumeux de Février à Londres et l’accompagnons volontiers dans sa loge étriquée dans les hauteurs d’un théâtre de Picadilly. De ce fait, les 417 pages de ce livre passent à une vitesse folle car on a envie de savoir si finalement la roue va tourner pour ce brave homme.
La fin est attendue mais ce qui fait la beauté du livre est surtout l’écriture fluide de David Nicholls qui parle au lecteur sans artifice et décrit les situations comme nous pourrions les vivre nous-mêmes. On se met aisément à la place de Stephen Mc Queen et cette façon de faire de lui un anti-héros, qui malgré tout s’en sort avec un brin d’humour et beaucoup de causticité, n’est pas fait pour me déplaire.