- Le synopsis:
« François pensa: si elle commande un deca, je me lève et je m’en vais vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire: chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus? Mieux vaut esquiver les grands classiques: évitons la pomme et ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, c’est parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse…
– Je vais prendre un jus…Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie.
Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité. »
- Mon verdict:
Ce livre n’était pas une évidence mais lorsque j’eus tourné la dernière page du livre que j’avais entre les mains, j’ai fondu rapidement sur les étagères surchargées de ma bibliothèque. Mon regard s’est alors dirigé vers ce 2ème Foenkinos que m’avait conseillé Kimysmile lorsque nous avions commenté ma première lecture de cet auteur « Nos séparations ». Je ne savais pas de quoi parlait exactement l’histoire de ce livre mais il s’avère que « La délicatesse » est vraisemblablement le livre dont j’avais besoin, pile en ce moment de doutes, d’incertitudes face aux aléas de la vie.
Hasard des plus hasardeux, j’ai dévoré les 209 pages en moins de 2heures 30.
Comment vous expliquer que ce livre m’a semblé être un début de réponses à tout mon questionnement actuel sur les derniers événements survenus récemment dans ma vie et qui m’ont particulièrement touchés. Le décès récent de deux personnes proches: #Steph et #Vincent m’a fait réfléchir sur la mort mais aussi sur le devenir de ceux qui restent et particulièrement de celui des deux qui restent. Comment imaginer une telle situation quand il ne s’agit pas de notre cas propre?
Fort à propos, l’histoire collait avec mes questionnements sur le devenir de l’autre… des autres.
J’ai trouvé un début de réponse dans ce livre et c’est sans doute pour cela que je n’ai pas voulu le lâcher avant d’en avoir terminé la dernière page. Car, qu’advient-il de celui qui reste une fois que l’autre n’est plus. Dans quel état se retrouve-t-on une fois que ce repère disparait? par quels sentiments passe-t-on? Même si l’on devine que la tristesse, la colère sont les premiers à pointer le bout de leur nez, qu’éprouve-t-on par ailleurs? Face à soi d’abord, puis face aux autres?
Pour mettre un cadre à ce flots d’interrogations, je me permets ici un petit pitch du livre (attention: spoil ) :
« Nathalie et Francois se rencontrent de façon tout a fait hasardeuse sur un trottoir parisien. Troublé par la singularité de Nathalie, Francois ose pour la première fois de sa vie aborder une femme, et qui plus est, dans la rue. La suite qui découle entre eux est logique car c’est deux-là s’aiment d’un amour vrai, sans fausse note. Profitent de chaque instant pour faire le bonheur de l’autre. Aucune ombre ne plane sur ce bonheur que pourtant Nathalie redoute tellement il est sans nuage. Cet amour dure 7ans jusqu’au décès accidentel de Francois. Alors commence pour Nathalie tout le process de « l’après-l’autre. Que faire quand l’autre n’est plus là? »
Et c’est cela que j’ai trouvé intéressant dans ce livre. Sans le savoir, il m’a permis de rationaliser le fait que la tristesse ne pouvait être qu’une étape dans la réconciliation de celui qui reste avec la vie qui continue, un renouveau à la vie et le cheminement vers la prise de conscience qu’il faut avancer sans l’autre à ses côtés…Redécouvrir un après. Difficile d’exprimer littéralement les sentiments que j’ai eus lors de la lecture de cet ouvrage.
Il en résulte néanmoins que ce livre est magnifique de poésie, d’émotions sincères avec quelques accents d’humour bien choisi.
David Foenkinos intéresse le lecteur d’une façon particulière. En effet, le découpage du livre en mini-mini-chapitres ( 209 pages en 117 chapitres ) contribue à la fluidité de l’histoire qui assez bien écrite. De plus, les différentes notes de l’auteur parsemant le texte conduisent le lecteur à bien considérer les états par lesquels l’auteur voudrait que son lecteur passe. Je trouve cela très astucieux et, à biens des reprises, je me suis surprise à sourire à l’anecdote, à la remarque, à la réflexion qui figurait en annotation car elle répondait, à ce même moment, à mon interrogation, à ma réflexion.
Alors oui… je recommande chaudement ce livre.
Hello, je l’ai également lu il y a quelques années, sans avoir de vécu en relation (plus ou moins proches) avec l’histoire et donc sans ton propre questionnement. J’ai adoré ce livre, qui ouvre un éventail de sentiments et de ressentis et qui fait que je n’avais pas non plus pu le lâcher sans l’avoir terminé !
C’est une très bonne lecture, sans aucun doute, quelques soient les motivations pour lire ce livre !
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Je l’ai lu et j’ai également beaucoup aimé
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En as-tu lu d’autres de cet auteur. J’aime beaucoup son écriture.
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