Que dire de plus alors que je viens de sortir de la salle de concert de la Penfeld qui accueillait ce soir un artiste que j’estime et qui, selon moi, a un talent monstrueux.
Non je ne le comparerai pas à Brel comme beaucoup de journalistes depuis son succès fulgurant. Ce n’est pas non plus parce qu’il vient lui aussi de Belgique (et que j’ai pour ce pays une tendresse particulière car c’est lui qui m’a accueilli avant que je n’arrive en France mais aussi parce qu’il m’a fait connaître la plus merveilleuse des grand-mères ) Même si Mamoune n’était pas la mienne mais celle de No et Riri.
Mais c’est bien parce qu’il est unique, que Stromae mérite que l’on s’attarde sur son talent à part entière et que l’on reconnaisse que son génie ne peut souffrir d’aucune comparaison.
Car, STROMAE, est à mon sens un génie. Génie de l’écriture, génie de l’interprétation, génie de la représentation et surtout un excellent commercial car, il n’y a pas à dire: cet homme-là sait se vendre !
Il y a effectivement autour du phénomène STROMAE, un sens inné pour raconter les histoires, les faire vivre par son public à travers une scénographie indiscutable. Ces clips sont des histoires à eux seuls et ont chacun leur propre univers. Ils illustrent parfaitement le texte. Et de texte, parlons-en justement.
Les détracteurs de Stromae le trouvent creux. J’ai même entendu dire que les paroles de ses chansons étaient « imbéciles » et que le personnage était grossier autant que certains de ses titres. Alors, développons!
Cependant, avant de commencer, je tiens à préciser que de ces anti-Stromae, que j’ai pu rencontrer ou, parce que je les connais personnellement bien que je respecte leur avis (non motivé, la plupart du temps 😦 ), la plupart n’a vraiment pris le temps d’écouter l’album en question: « Racine carrée ». En effet, en écoutant les textes de chaque chanson de cet album, on se rend compte de la profondeur des paroles.
Argumentons maintenant:
– CREUX: Que la chanson soit drôle, du genre de « Moules frites« , engagé comme « tous les mêmes« , « bâtard » ou « humain à l’eau » et même « quand c’est? » parlant du cancer ou « Ave Cesaria« rendant hommage à Cesaria Evora, grande dame de la musique capverdienne, il n’y a pas plus subtil dans l’écriture de cet artiste. Comment peut-on qualifier de creux cet artiste? Dire de lui que l’écriture de ses textes est banal. Et que dans « Papaoutai » par exemple, il ne se contente que de répéter ce mot tout le long de la chanson? C’est ne pas saisir le sens voulu des différents thèmes abordés.
– PAROLES IMBECILES: Là ENCORE, je ne suis pas d’accord et pourtant je reste objective. Tout dépend de la chanson écoutée. Les textes sont subtils: je n’en démordrai pas. La dérision voire l’auto-dérision n’ont jamais été de l’imbécilité mais dénotent au contraire de l’ intelligence de celui qui les manie aussi bien, n’en déplaise à ceux qui ne comprennent pas (et vlan dans les dents!)
Par exemple, dans Papaoutai, tout est dans le titre et ce titre exprime clairement la souffrance d’un enfant qui s’interroge sur l’absence de son père. Pour la petite histoire, le père rwandais de Paul est parti lorsqu’il avait 3 ans. Ce qui peut aisément permettre de comprendre l’essence de cette chanson qui est l’appel désespéré d’un fils à la recherche de cette présence paternelle.
Je pense aussi que ce qui peut choquer le tout venant est que, sur de nombreuses chansons, la rythmique parait très basique, simpliste et peut prendre le pas sur la gravité des paroles. Mais il est là le génie car on retient davantage ces rythmiques et puis si on prend le temps de bien écouter, de réfléchir aux paroles, on prend une grosse claque.
Que ce soit dans cet album ou dans le précédent, « Cheese » sorti en 2009 mais passé quasi inaperçu sauf pour ce tube « Alors on danse » qui a fait connaitre ce grand bonhomme!
– GROSSIER: Les paroles de ses chansons sont très actuelles et me touchent autant par la simplicité des mots que par la profondeur du propos. Certains quolibets peuvent fuser et faire paraitre Stromae comme un grossier personnage mais ils sont toujours utilisés à bon escient et à contretemps de la chanson. C’est ce qui en fait la force parfois. Alors, arrêtons là notre puritanisme et n’oublions pas que nos enfants en entendent davantage dans la cour de récré et parfois pire. J’en ai 2 et ils savent que ce n’est pas bien de dire des gros mots mais ce n’est pas pour autant que je leur ai interdit l’écoute de l’album. J’ai pris le temps de leur expliquer chaque mot et le sens voulu par l’artiste.
Au final, je ne comprends pas ces reproches.
J’en ai fini de cette diatribe car, dans cet article, je vais juste me contenter de reconnaître qu’hier soir, j’ai vécu un des plus merveilleux concerts auquel il m’a été donné d’assister jusqu’à ce jour. Je reste encore sous le charme de cet artiste qui implique de façon tellement généreuse son public dans son show. Et je pense que ce sont cette proximité avec les gens, cet altruisme et cette humilité qui ressortent de tout son être, qui font de lui cet artiste à part entière.
Car il est… Impressionnant sur scène, ces 2h30avec Stromae et 11 000 Bretons et Bretonnes (dixit lui!) m’ont paru trop courtes.
Je vous associe par ces quelques photos à cette excellente soirée. Et, si je devais retenir un moment précis de ce concert hormis le simple fait d’y avoir assisté ❤️🎼🎼🎼 Stromae 🎼🎼🎼❤️, je raconterai ce moment où Stromae s’est illustré en reprenant « ici c’est Brest » ou « ils ont des chapeaux ronds » en faisant corps avec son public brestois.
Formidable…. Il a été formidable!
Et c’est peu dire !
Ce Monsieur oui avec un grand M j ‘assume, est un magicien du verbe un enchanteur de son et aussi une incroyable inventivité .
C’est bien l’un des rares artistes a nous immerger dans son univers avec tant de générosité et d »énérgie douce.
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Nous sommes donc sur la même longueur d’onde.
Et de l’avoir vu en concert, et voir à quel point il se démenait sur scène pour faire corps avec son public, je ne peux être que davantage admirative de tout son travail mais surtout de sa personnalité.
Pourvu qu’il reste toujours aussi humble !
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